La plongée en apnée, c’est-à-dire plus simplement l’apnée, gagne de plus en plus d’adeptes à travers le monde. Elle se déroule sans charge d’équipement supplémentaire et permet tout l’équilibrage du corps. Bien que ce sport semble être très simple, il résulte en réalité de nombreux paramètres pour effectuer des performances en toute sécurité.
En premier lieu, équipez-vous toujours d’une montre de plongée à cadran.
Ensuite, dans une plongée sans bouteille il faut :
- Du repos entre les descentes successives ;
- Bien connaître et explorer les possibilités de votre corps, maintenir la dynamique et la posture corporelle appropriées ;
- Être en coopération étroite avec un partenaire (mise en place du langage des signes spécial en cas de circonstances différentes (ne jamais plonger seul en apnée) ;
- Effectuer des plongées en eaux peu profondes et claires pour les apnéistes débutants.
Mais ce n’est pas tout. Pour une plongée en apnée dans les meilleures conditions possible abordez le sujet de manière responsable et suivez les règles de sécurité que nous allons vous dévoiler tout de suite.
Débuter la plongée en apnée – Les règles élémentaires
Lorsqu’on s’intéresse à la base de la plongée sous-marine, les moniteurs effectuent toujours une forme d’initiation à l’apnée pour pallier à tous les types de situation d’urgence.
L’apnée est donc une activité qui doit être prise très au sérieux aussi bien en tant que loisir, mais aussi de contexte de survie.
Pour cela, lorsque les volontaires souhaitant démarrer la plongée en toute sérénité, on démarre la formation à l’apnée dans une piscine; c’est-à-dire où les changements de pression externe sont minimes voire inexistants et donc que le risque d’évanouissement est nul.
En effet, il faut savoir que contrairement aux croyances, la plongée en apnée comporte plus de dangers que la plongée équipée de bouteille. Le plus courant d’entre eux et en même temps celui qui doit être pris en compte dans chaque plongée, même peu profonde et de courte durée, est le risque de perte de conscience qui mène au fameux black-out.
La raison est toujours de respirer trop longtemps – si longtemps que le niveau d’oxygène restant dans le sang artériel devient insuffisant pour maintenir le fonctionnement du système nerveux central, ce qui conduit à l’évanouissement.
La physiologie des phénomènes se produisant dans le corps du plongeur est telle que la plus grande probabilité de perte de conscience se produit lors de la remontée – dans les 5 à 10 derniers mètres sous la surface – appelée zone d’obscurcissement ou zone d’évanouissement. Ce risque est moindre pour les apnées débutantes car les candidats n’ont pas encore une tolérance adéquate aux niveaux élevés de CO2.
Cependant, une fois l’entraînement avancé, cette tolérance augmente, et avec elle, le risque que le plongeur puisse survivre à la percée et provoquer un évanouissement.
Plongée en apnée – Toujours plonger avec un partenaire
Les faits présentés ci-dessus montrent que la règle de base qui s’applique à toutes les plongées en apnée est de toujours plonger avec un partenaire. C’est une règle sans exception, puisque vous n’êtes pas en mesure d’exclure ou même de prédire la venue d’un black-out.
Dans la plongée en apnée, le seul contrôle de votre corps réside dans votre sens du calme et de posture « bouddha ».
En effet, la présence d’un binôme est essentielle en apnée car c’est le seul qui pourra vous faire remonter à la surface en cas d’incident.
Toutefois, la simple présence d’un partenaire ne fait pas tout. L’apnée est un sport qui demande une forte concentration et une focalisation de toutes les instants aussi bien dans les signes que dans le contrôle des appareils de maintien (montre, nanomètre, tachymètre, ordinateur etc.)
Le respect constant des règles de sécurité vous permettra d’éviter une forme de perte de connaissance; mais si elle se produit, vous pourrez éviter une tragédie. Il est donc impératif de connaître les habitudes de votre partenaire afin de savoir quand intervenir. vous devez comprendre et savoir s’il a une habitude dans les derniers mètres d’apnée, par exemple en baissant les bras et en ralentissant. Apprivoiser son langage corporel aide à poser un diagnostic précis et à agir lorsque votre binôme en aura réellement besoin.
En outre, un partenaire qui chasse imprudemment un poisson à 20 mètres de vous lorsque vous vous évanouissez ne vous aidera pas du tout. À son tour, même un moniteur responsable sera complètement impuissant si, en plongeant dans une eau trouble, il n’a aucune idée d’où vous êtes et où il devrait vous chercher. D’où la nécessité de suivre les procédures de sécurité développées par les apnéistes et les entraîneurs d’apnée du monde entier et de débuter vos essais dans un bassin d’eau claire ou en piscine.
Apnée – Plongée avec une corde en laisse
Une fois que l’on a respecté l’ensemble de ces premières conditions de plongée en apnée, on peut faire place à une mise en situation en milieu marin.
L’équipement obligatoire pour les apnéistes pendant les plongées avec corde est ce qu’on appelle longe ou laisse. Il s’agit d’une courte section d’une ligne en acier, d’environ 1 m à 1,5 m de long, qui relie constamment le plongeur à la ligne de secours. Une extrémité de la laisse est attachée autour du poignet de l’apnéiste (éventuellement un harnais porté sur la poitrine). À l’autre extrémité se trouve un mousqueton d’alpinisme fixé à un raccord. Pendant la plongée, le mousqueton se déplace librement le long de la corde. Grâce à cette solution, le plongeur ne risque pas de perdre la corde directionnelle, ce qui est déjà arrivé à certains d’entre nous, notamment dans nos lacs sombres et nuageux.
Les avantages d’utiliser une laisse sont doubles. Tout d’abord, le plongeur ne perdra pas la conduite d’eau, il ne perdra donc pas l’orientation dans l’eau. Il sortira toujours le long de la corde, c’est-à-dire le long du chemin sur lequel son partenaire d’assurage l’attendra.
De plus, en cas de problème, il pourra tirer la corde avec ses mains, car elle sera toujours à sa portée. Deuxièmement, le partenaire qui assure ne risque pas de perdre le plongeur à son tour. C’est à peu près ce qui peut arriver avec un échec profond (c’est-à-dire se déroulant à une grande profondeur).
Bien que sa probabilité, en particulier dans les plongées en dessous de 60-70 mètres, semble être négligeable, elle ne peut pas être complètement exclue. Si cela arrivait, sans laisse (et équipement d’assurage), il n’y a pratiquement aucune chance de sauver le plongeur.
Plongée en eau libre – Plongées profondes et à faible visibilité
Le principal problème que vous pouvez rencontrer dans des conditions de mauvaise visibilité est la localisation de votre binôme plongeur.
Ce problème apparaît également dans le cas d’eau claire, si le plongeur descend à de grandes profondeurs dépassant la limite de visibilité.
Ici, la procédure la plus appropriée consiste à plonger le long de la ligne de décharge pour fournir une orientation quant à l’emplacement de l’apnéiste. Elle consiste dans le fait que le partenaire de sécurité, dans un délai prédéterminé (généralement 20-40 secondes) après le début de la plongée du premier plongeur, descend au fond de la zone d’interdiction, c’est-à-dire à une profondeur de 10 mètres (ou plus, dans le cas des plongées très profondes) et il attend là en s’accrochant à la ligne de largage.
Lorsque le plongeur apparaît à côté de lui, il entame sa remontée face à face avec son binôme. Il est très important de maintenir un contact visuel constant et de ne pas dépasser la distance du bout des doigts. Cela garantit que, si une panne de courant se produit, le plongeur de secours ramènera immédiatement le partenaire inconscient à la surface. Une telle procédure garantit que dans la zone de risque le plus élevé de de la zone d’évanouissement, l’aide est fournie presque immédiatement.
Dans le cas où tout se passe bien, il y a encore une chose à retenir. En voyant le « okay » montré par le plongeur qui vient de refaire surface ne libère pas encore son partenaire de l’obligation de continuer à contrôler la situation. Il existe des cas connus, et encore plus fréquents que le black-out sous-marin, où un plongeur a perdu connaissance un instant après avoir atteint la surface salvatrice. Ne relâchez jamais la pression après une plongée en apnée qui demande beaucoup d’efforts physiques et psychiques.